Pour apprendre comment avoir une bonne tenue de crayon, il ne suffit pas de le montrer. Il faut véritablement « enraciner » la façon dont le crayon est positionné dans la main tout en automatisant le mouvement des doigts qui l’entrainent. Et tout ça avant même de penser à écrire.
Un crayon bien placé
Le crayon doit est positionné entre le pouce et le majeur. Entre la pulpe du pouce et le côté latéral de la première phalange du majeur. L’index repose par-dessus, sans exercer de pression. Ce n’est pas lui qui tient le crayon à proprement parlé.
Le crayon doit également reposer au creux de la commissure pouce index. Pour le vérifier, il suffit d’observer si le crayon est bien dans l’axe de l’avant bras.
Voilà pour la position du crayon au départ. Elle doit déjà faire l’objet d’un apprentissage à part entière.
Un crayon bien tenu par des doigts en mouvement
Cette tenue adéquate doit pouvoir être conservée pendant le geste d’écriture, c’est-à-dire pendant que les doigts bougent. C’est loin d’être évident au départ, mais aucune inquiétude, cette fois encore, cela s’apprend.
Pendant toute la durée de l’exercice, le poignet doit être posé sur le bureau. Le pouce, le poignet et l’avant bras restent bien alignés. Autrement dit, le poignet ne doit pas être « cassé ».
Tout en gardant le crayon bien positionné, le pouce va successivement se plier puis se tendre. Ce mouvement va alors être répété une dizaine de fois, à un rythme régulier. Ni trop vite, ni trop doucement non plus. Je conseille également d’oraliser cet exercice et de prononcer des mots qui accompagnent le geste, par exemple « plie, tend, plie, tend… »
Automatiser le bon geste
Répété plusieurs fois de suite, pendant plusieurs jours, ce petit entrainement permettra d’automatiser le geste correct, avec une tenue de crayon idéale. Quel que soit le nom qu’on lui donne, « la fléchette » ou le « plié déplié », il prépare particulièrement bien à la mise en route de l’écriture.
Merci aux graphopédagogues de l’association 5E pour cette vidéo qui l’illustre parfaitement.
Découvrir Bordeaux en automne, c’est l’opportunité qu’ont eu les graphopédagogues 5E, du samedi 22 octobre au lundi 24 octobre 2022. En effet, c’est dans cette magnifique ville que s’est tenu le colloque annuel de l’association 5E. Après Strasbourg l’an dernier, le tour de France continue. L’occasion pour les pédagogues de l’écriture de se retrouver, pour travailler, échanger et surtout pour nouer des contacts prometteurs.
Des rencontres et des échanges
Des moments conviviaux ont évidemment ponctué ce weekend bien studieux. Le traditionnel « speed dating » permet de rencontrer les nouvelles graphopédagogues mais aussi de retrouver les collègues de l’autre bout de la France !
Les membres de la 5E ont ainsi pu admirer les monuments les plus emblématiques de Bordeaux du haut d’un bus à impériale. Ce tour s’est terminé par une délicieuse dégustation de cannelés et par un concert improvisé !
Un travail d’analyses des pratiques
Au programme de ce colloque, les graphopédagogues se sont livrées à une analyse approfondie de leurs pratiques au quotidien. Des discussions fructueuses ont permis d’aborder plusieurs thèmes, occupant ainsi une grande partie du samedi.
Le suivi des élèves de Maternelle
Une réflexion poussée a d’abord porté sur le suivi des élèves de Maternelle. Il s’agit en effet de situations un peu particulières puisque les graphopédagogues interviennent alors à la frontière entre apprentissage et réapprentissage. La question ainsi posée était essentielle. Faut-il laisser l’enfant suivre une évolution classique à l’école, au risque de voir les mauvaises habitudes s’installer ? Ou est-il possible pour les graphopédagogues d’intervenir en amont ? Et bien-sûr, de quelle façon ? Les débats, parfois vifs, ont été passionnants. Le rôle du parent présent pendant les séances de graphopédagogie est encore plus important que d’habitude. Cette spécificité 5E prend ici tout son sens. Ce point a fait consensus.
Pour les graphopédagogues 5E, c’est un élément clé dans la réussite des suivis et dans les progrès de l’écriture. En effet, l’élève, le parent et la graphopédagogue forment ainsi un partenariat tripartite. Présent et impliqué pendant la séance où il est un observateur attentif, le parent, une fois revenu chez lui, se transforme en véritable entraineur qui motive et qui corrige les éventuelles erreurs de son enfant. Pour un élève de Maternelle, une partie du rendez-vous s’adresse d’ailleurs davantage au parent qui bénéficie de précieux conseils. Il est sensibilisé aux différents points de vigilance auxquels il est essentiel d’être attentif au moment où un enfant apprend à écrire.
Les tensions, comment les limiter?
Autre sujet complexe abordé, les enfants et adolescents toujours en tension. Comment aider ces élèves extrêmement tendus ? Même si des progrès notables sont faits dans la tenue du crayon, la prise d’appuis et même dans la mobilité des doigts, certains blocages peuvent perdurer et gêner ainsi les progrès de l’écriture. Un élève particulièrement crispé n’arrivera en effet pas à acquérir une écriture parfaitement fluide. Elle restera saccadée. Et si ces tensions sont trop marquées, elles pourront être à l’origine de douleurs, et voir même à terme, dans des cas extrêmes, de l’apparition d’une crampe de l’écrivain. Il est donc essentiel de tout mettre en œuvre pour faire disparaître ces tensions, ou au moins pour les limiter. Chaque graphopédagogue a alors exposé les exercices et les techniques qu’elle utilisait afin de surmonter ces difficultés. Yoga, relaxation, travail d’intégration des réflexes archaïques, les moyens évoqués ont été nombreux. http://lartdecrire.fr/category/reflexes-archaiques/
Participer au colloque permet à chaque professionnelle de l’écriture de mutualiser son travail et de s’enrichir au contact des autres. Cette fois encore, ce fut le cas.
Toujours dans le domaine des pratiques pédagogiques, cette rencontre fut également l’occasion de faire le point sur les sujets qui avaient été travaillés lors de la dernière édition. Une réflexion avait été menée sur le guidage vocal. Il s’agit bien par-là de faciliter l’acquisition du geste de l’écriture en permettant une meilleure automatisation. Harmoniser certaines pratiques favorise la coopération entre les membres 5E, notamment dans le cadre de la formation des nouvelles graphopédagogues. Enfin, la Brain Ball a aussi fait l’objet d’un bilan. Les pédagogues 5E ont comparé la façon dont elles s’étaient s’appropriées les exercices auxquels elles avaient été formées par M. Régis Pautonnier au cours du colloque 2021. https://brainball.fr/
Les actions menées par la 5E
Le dimanche 23 octobre a plus particulièrement été consacré aux actions menées par l’association 5E. Les projets commencés l’an dernier ont abouti au cours de l’année grâce au travail et à l’investissement des graphopédagogues. Ils ont été approfondis et seront poursuivis.
L’association 5E a tout d’abord élaboré différents documents pédagogiques à destination des professeurs des écoles. Ils concernent déjà plusieurs niveaux. Ils sont en ligne pour la Maternelle, et ils ne tarderont pas à l’être pour le CP. Vous pouvez les retrouver sur le site de la 5E. https://www.association5e.fr/page/1808331-maternelle. N’hésitez pas à les télécharger et à les faire connaître autour de vous. Vous pouvez bien entendu les utiliser gratuitement dans le cadre de la classe. D’autres travaux sont à l’étude et ils viendront peu à peu enrichir ce corpus.
Accompagner les professeurs des écoles dans leur travail est effectivement un des objectifs fixés par l’association 5E. C’est une des raisons qui nous a poussés à reconduire le concours L’écriture, c’est la classe. En partenariat avec la Semaine de l’écriture et avec les éditions MDI, l’association 5E coorganise ce concours à destination des écoles. Les magnifiques cahiers créés l’an dernier à cette occasion sont les témoignages les plus évidents du succès rencontré. Ecrire à l’école est avant tout un plaisir, mais cela demande un engagement soutenu et un travail au quotidien. Ce concours est destiné à vous accompagner dans cette démarche. N’hésitez pas à inscrire votre classe : https://www.mdi-editions.com/jeu-concours-ecriture
2023, une année prometteuse
D’autres chantiers ont encore été l’objet de ce colloque… L’année 2023 marquera les 10 ans de l’association et les projets ne manquent pas pour célébrer cet anniversaire. Qu’il s’agisse d’événements festifs, de nouvelles vidéos, d’un travail expérimental autour de la pédagogie de la langue écrite…, les occasions d’entendre parler de la 5E ne manqueront pas !
L’association 5E regroupe des graphopédagogues certifiés qui se retrouvent chaque année lors d’un colloque. Cette année, il s’est tenu à Paris du samedi 23 au lundi 24 octobre 2021. Après s’être retrouvées à Strasbourg au mois de mai dernier en lieu et place du colloque 2020, c’est désormais cet automne que les graphopédagogues 5E ont décidé de se réunir. Au programme, activités pratiques, conférences, échanges, travail… mais aussi moments de convivialité.
Le colloque
a débuté samedi matin par le désormais traditionnel speed dating à la manière 5E.
C’est l’occasion de se présenter, de rencontrer les nouvelles adhérentes et de
raconter son travail au quotidien, les installations, les projets…
Théa Bugnet: gestes, rythmes et sons
L’association 5E et ses graphopédagogues ont à cœur d’enrichir leurs connaissances lors des colloques. Puis, Laëtitia Hérissé, https://cabinetboligrafo.com/graphopédagogue installée au Pays basque, a présenté le travail passionnant et malheureusement peu connu de Théa Bugnet. Cette intervention a permis de découvrir la méthode « Le Bon Départ ».
L’acquisition du geste, puis de l’écriture se font ainsi au travers du rythme et de la musique. Ces pratiques ont eu un écho important chez les graphopédagogues 5E. Un groupe de travail a d’ailleurs par la suite été consacré à l’élaboration de nouveaux outils utilisables au cours d’une rééducation de l’écriture.
Zaubette au colloque de l’association 5E
Les rencontres qui ont lieu lors des colloques sont souvent l’occasion d’initier de nouveaux projets. En mai dernier, c’est le partenariat avec la Semaine de l’écriture qui avait ainsi pu être finalisé. Il a depuis abouti au concours « L’écriture, c’est la classe » lancé ce mois-ci. Ce dimanche, c’est la célèbre blogueuse Zaubette qui est venue échanger avec les membres de l’association 5E. http://www.zaubette.fr/Nul doute qu’une belle collaboration et des projets passionnants naitront de cette rencontre.
La brain ball au service de la graphopédagogie
Ensuite, les graphopédagogues 5E ont également pu bénéficier d’ateliers et d’exercices pratiques. Tout d’abord yoga, avec Laure Dufresne. Puis, Brain Ball, une activité particulièrement intéressante pour travailler l’attention, la planification, l’inhibition, mais aussi pour faciliter la latéralisation. Chacune a pu repartir avec de nouvelles cordes à son arc, toujours au service des élèves.
Enfin, et c’est tout aussi important, des moments conviviaux sont également venus ponctuer ce colloque. Un escape game a notamment eu lieu dans le Quartier Latin. Une sympathique occasion de « s’affronter », mais surtout de s’amuser, de collaborer et de découvrir les merveilles de Paris. Ces instants précieux permettent en effet de renforcer les liens qui unissent les membres de la 5E et ils contribuent à faire des colloques des temps forts pour l’association. http://lartdecrire.fr/le-reseau-5e/
Un graphopédagogue, qu’est-ce que c’est ? Graphopédagogue, graphothérapeute, quelles sont les différences ? Quelle différence existe-t-il entre ce que vous faites et ce qui est fait au cours d’une graphothérapie ? Voici des questions qui reviennent souvent au cabinet ou à l’occasion de la prise de rendez-vous.
Pas évident effectivement de s’y retrouver quand on est un parent un peu désarmé, à la recherche d’une solution aux soucis d’écriture de ses enfants. D’autant plus, quand à l’école, on vous parle de professions dont vous n’aviez jamais entendu parler, avant bien-sûr d’être vous-mêmes confrontés à ces questions. Alors, avant de vous décider, graphopédagogue, graphothérapeute, des différences?
Qu’est-ce qu’un graphothérapeute?
Tout d’abord, pour comprendre les différences entre graphopédagogues et graphothérapeutes, examinons leur formation? La plupart des graphothérapeutes sont graphologues de formation, c’est-à-dire qu’ils sont susceptibles d’analyser une écriture pour décrypter certains traits de la personnalité de celui qui écrit. Mais cette profession n’est pas réglementée et il existe donc des écoles et des approches très différentes. A l’origine, le graphothérapeute accordait beaucoup d’importance à la psychologie et à la personnalité de la personne. Il propose parfois une thérapie, ce qui le positionne alors dans le domaine paramédical.
Puis, face aux difficultés croissantes rencontrées dans l’apprentissage de l’écriture et devant les besoins qui en découlent, les graphothérapeutes se sont peu à peu tournés vers la rééducation de l’écriture. Ils proposent ainsi un bilan graphomoteur comme préalable à toute prise en charge. La rééducation commence ensuite au deuxième rendez-vous. Les élèves sont alors suivis chaque semaine et l’essentiel du travail se fait au cabinet. Donc, pour résumer, graphopédagogue, graphothérapeute, des différences?
Qu’est-ce qu’un graphopédagogue?
Le graphopédagogue ou rééducateur en écriture a une
approche plus tournée vers l’enseignement. Il travaille spécifiquement le geste
d’écriture. Il s’adresse aussi bien aux élèves ayant uniquement des troubles de
l’écriture comme à ceux qui présentent des troubles parfois liés au champ du
handicap (dyspraxique, TDAH, TSA…), et ce, quel que soit leur âge. Mais le
rééducateur n’est pas un thérapeute : il ne fait pas de bilan graphomoteur
et il ne fait pas d’analyse graphologique en lien avec la psychologie du
patient. Il n’a d’ailleurs pas de patient, mais des élèves. La graphopédagogie est
de plus en plus connue en France. Elle est déjà pratiquée depuis longtemps au
Canada, pays où les recherches en pédagogie ont toujours été mises à l’honneur.
Les graphopédagogues 5E, quelle différence?
En France, la graphopédagogie acquiert peu à peu ses lettres de noblesse grâce à l’Association 5E – Enseignement de l’Écriture pour Élèves, Étudiants et Enseignants. Fondée en 2013, notre association a pour objet de diffuser le plus largement possible les connaissances sur l’écriture manuscrite, son enseignement initial et sa rééducation. Les graphopédagogues 5E s’intéressent à l’écriture dans son ensemble, sans jamais séparer la composante motrice (le geste) de la composante symbolique (le son) et de la composante sémantique (le sens).
Au cours de la première séance, les
graphopédagogues 5E observent l’écriture de l’élève, sa tenue de crayon, le
mouvement des doigts, le déplacement du poignet et ils commencent immédiatement
la rééducation à partir de petits exercices ludiques. Ils devront ensuite être
refaits à la maison. C’est cet entrainement régulier, quasi quotidien, qui
permet l’automatisation du geste de l’écriture.
La méthode mise au point par les graphopédagogues de l’Association 5E s’est nourrie de plusieurs apports. Des apports théoriques d’abord, comme ceux de Julian de Ajuriaguerra, neuropsychiatre spécialiste de la psychiatrie de l’enfant, qui est à l’origine d’une échelle devenue l’outil de référence pour évaluer la dysgraphie. Mais également lestravaux de Danièle Dumont, docteur en sciences du langage qui a conçu une modélisation de l’apprentissage de l’écriture, explicitée dans « Le geste d’écriture » publié aux éditions Hatier. Les tests de Marguerite Auzias nous permettent aussi de déterminer la latéralité graphique. Quant à l’influence des réflexes primordiaux ou archaïques dans le processus d’apprentissage, notamment de l’écriture, elle a été mis en évidence par les travaux et les recherches de Paul Landon et de Bénédicte Cazals.
Pour plus de renseignements sur les réflexes archaïques, n’hésitez pas à suivre ces liens:
Enfin, l’expérience et les échanges entre les membres de l’Association 5E permettent de continuer à enrichir nos pratiques au quotidien, toujours au service de la réussite de nos élèves.