Pourquoi consacrer une journée mondiale à mettre en avant l’écriture manuscrite ? Et d’ailleurs pourquoi avoir choisi cette date ?
Une Journée mondiale de l’écriture manuscrite: une origine américaine
Cette idée nous vient à l’origine des Etats-Unis. Ne soyons pas dupes, il s’agissait tout d’abord d’une volonté markéting destinée à relancer les ventes du matériel nécessaire pour écrire à la main. L’association WIMA (Writing Instrument Manufacturers Association) cherchait ainsi surtout à promouvoir la vente des crayons et des stylos. Cette Journée a d’ailleurs plus d’écho aux Etats-Unis. Et le choix de la date y est pour quelque chose.
En effet, la date du 23 janvier est particulièrement symbolique pour les Américains puisqu’elle correspond à l’anniversaire de John Hancock. C’est cet homme qui, en premier, a signé la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis en 1776. Ainsi, à l’heure où toutes les communications sont de plus en plus numériques, cette date nous incite à écrire à la main, au moins une fois dans l’année !
Alors, au-delà des considérations commerciales, y a-t-il vraiment un sens à célébrer cette journée ? Consacrer une Journée mondiale à l’écriture manuscrite, n’est-ce pas totalement désuet alors que notre quotidien est empreint du numérique ? Dans un monde où l’Intelligence Artificielle remet de plus en plus en cause l’acte même d’écrire…
Une excellente idée ?
Se saisir de cette journée du 23 janvier me semble au contraire une excellente idée. Au-delà de l’anecdote et des objectifs commerciaux, c’est en effet l’occasion de réfléchir aux véritables enjeux de l’écriture.
Face à la montée de l’IA, l’écriture manuscrite apporte notamment une réponse à notre recherche d’authenticité. L’usage d’internet facilitait déjà largement les copies et les plagiats. Mais jusqu’alors, il fallait au moins faire la démarche de rechercher. Que dire aujourd’hui de la difficulté à identifier le véritable auteur d’une idée ou même d’un texte… Alors en demandant aux candidats d’écrire à la main, cela garantit un peu plus qu’ils soient à l’origine de leur production !
Les avantages de l’écriture manuscrite
L’écriture manuscrite comporte également d’autres atouts, particulièrement quand il s’agit de favoriser les apprentissages. Ainsi, quand on note ses cours à la main, l’esprit opère déjà un tri dans les idées, ce qui permet de mieux les synthétiser, puis de mieux les mémoriser. C’est moins le cas quand on retranscrit à l’ordinateur ce qu’on est en train d’écouter. D’autre part, noter ses idées sur un papier aide souvent à mieux les organiser, qu’il s’agisse de planifier sa journée ou de construire une argumentation.
Enfin, les progrès des scientifiques et des chercheurs en neurosciences ont permis de démontrer ce dont on n’avait jusque-là que l’intuition. En écrivant à la main, le geste d’écriture active des régions cérébrales plus propices aux apprentissages que celles qui sont activées quand on tape sur un clavier. L’écriture manuscriterenforce en effet certaines connexions entre différentes régions du cerveau, particulièrement celles impliquées dans le langage et la lecture. Ma collègue et amie Christine Groot a d’ailleurs écrit un article très complet et très documenté à ce sujet auquel je vous renvoie.
Ecrire à la main, un plaisir
Enfin, et ce n’est pas à négliger, écrire à la main procure un réel plaisir. D’abord pour celui qui écrit. Et surtout pour celui qui lit ce message qui lui était ainsi destiné. Quand vous lisez une lettre ou même un petit mot laissé par un de vos proches, la charge émotive est bien plus importante si ce dernier a été écrit à la main. C’est un peu de son auteur que vous retrouvez à travers ses mots, à travers leur forme et même parfois dans le choix de l’encre et du papier… Toutes les attentions qu’a eues son auteur se retrouvent dans ce message écrit à la main.
En effet, qu’y a-t-il de plus intime que l’écriture manuscrite pour faire part de ses sentiments ?
Ecrire à la main, tous les autres jours
Pour en revenir à notre sujet, les membres de l’association 5E consacrent bien plus qu’une simple journée à l’écriture manuscrite. C’est en effet tous les jours que les graphopédagogues 5E œuvrent pour que son enseignement et sa pratique restent bien vivants au quotidien.
Tout d’abord, en sensibilisant et en formant les enseignants aux difficultés de son apprentissage. Les écueils à éviter, les pratiques à adopter afin de rendre ce geste d’écriture, ô combien complexe, accessible à tous.
Et aussi bien sûr en accompagnant individuellement tous ceux pour qui l’apprentissage scolaire n’a malheureusement pas suffit et qui se heurtent à des difficultés importantes.
En effet, tout le monde doit pouvoir être fier de son écriture. Et comme nous le répétons souvent à la 5E, l’écriture, ça s’apprend et ça se réapprend à tout âge !
Voilà sans doute un message à partager en ce 23 janvier !
Le colloque annuel de l’association 5E s’est tenu à Paris du 21 au 23 octobre 2023. Cette année était très particulière pour la 5E puisque c’était également l’occasion de fêter les 10 ans de l’association. De nombreux membres avaient ainsi fait le déplacement. Près de 40 graphopédagogues 5E venus des 4 coins de France et même de Belgique se sont réunis pour échanger, pour travailler mais aussi pour fêter cet anniversaire.
Se retrouver, se rencontrer
Le samedi matin a été consacré au traditionnel speed dating de l’association. Ces 2 heures ont permis à chaque graphopédagogue de faire connaissance avec les nouveaux adhérents, de retrouver des collègues géographiquement éloignés mais aussi de prendre des nouvelles des autres membres. Un moment précieux pour la 5E. En effet, même si des échanges réguliers ont lieu tout au long de l’année en visio ou sur notre forum, rien ne vaut les discussions « en vrai » !
Se former
Les choses sérieuses ont commencé l’après-midi avec 2 conférences particulièrement intéressantes. Tout d’abord, Laurence Pierson, formatrice en écriture-lecture et membre fondateur de notre association nous a présenté une intervention sur la fluence en écriture. Le format correspondait à une formation telle qu’elle pourrait être proposée à des enseignants de cycle 3.
Au programme, la présentation des outils qui permettent d’évaluer une écriture, des exercices de mise en situation, l’analyse des causes de la lenteur et bien sûr des conseils afin de faire progresser les élèves.
Un chercheur au CNRS, Jérémy Danna
Puis, Jérémy Danna neuropsychologue et chercheur au CNRS en sciences cognitives est venu apporter un éclairage scientifique à nos pratiques. Après être revenu sur ce qui faisait la spécificité de l’écriture, il s’est attaché à définir les conditions de son apprentissage. Il nous a également présenté les différentes aires cérébrales impliquées dans cette activité.
Cette conférence a validé les options choisies par la méthodologie 5E dans la prise en charge des écritures dysgraphiques. Ainsi, travailler sur le mouvement générant l’écriture est tout aussi essentiel que d’apprendre à partir de la trace laissée par l’écriture. D’autre part, si améliorer l’écriture permet bien évidemment de dégager plus de capacité attentionnelle, ce qui aide à mieux rédiger, l’inverse est aussi vrai. Une étude menée sur l’écriture d’élèves de CP confirme ainsi qu’un enfant qui progresse dans son orthographe améliore également son écriture au sens graphique du terme. Enfin, les recherches de Jérémy Danna sur l’utilisation de la musique et sur la sonification des gestes confirment ce que nous avions pressenti. Le travail mené par la 5E sur le guidage vocal est bien une étape supplémentaire dans la prise en charge des difficultés d’écriture. Cela nous encourage à poursuivre dans ce sens.
Un grand merci à Jérémy Danna pour cette conférence très riche et qui nous a tous enthousiasmés.
Un colloque pour fêter nos 10 ans
A l’issue de cette après-midi bien studieuse, les membres de l’association 5E ont alors profité d’une soirée particulièrement festive. Tout d’abord, un apéritif auquel avaient été invités les différents partenaires de la 5E a permis de se retrouver au cours d’un moment fort convivial.
Puis, les graphopédagogues 5E se sont dirigés vers la péniche Antipode afin de fêter joyeusement les 10 ans de l’association.
Pour cette occasion, la commission chargée de l’organisation du colloque avait mis les petits plats dans les grands. Tout avait été pensé pour permettre à tous de passer une très bonne soirée : un buffet délicieux, des verres bien remplis, des gâteaux pour les gourmands ! Une musique entrainante pour faire chauffer le dance floor et des accessoires amusants pour nous aider à fixer ces bons moments dans nos mémoires et sur les photos…
Il faut dire qu’à cette occasion, nous arborions tous fièrement notre « touch 5E » !
Un dimanche sous le signe du partage…
Pour se réveiller en douceur le dimanche matin, un temps d’échanges était prévu. Un moment informel, mais essentiel ! Plus de 25 graphopédagogues ont ainsi présenté tour à tour un outil issu de leur cabinet.
Petits jeux pour travailler un point particulier ou pour remotiver les élèves, fiches d’exercices personnalisées, documents conseils, listes de mots… jusqu’aux jurons du capitaine Haddock ! Plein de trucs et astuces partagés afin d’aider chacun à trouver la juste approche qui conviendra à chaque élève. Un moment à la fois très drôle et très intéressant et des ressources précieuses qui seront mises à disposition de tous les graphopédagogues 5E sur la drop box de l’association.
… et du travail
L’après-midi s’est ensuite ouvert sur une session de travail collaboratif. Après une première partie consacrée au bilan du travail des différentes commissions établies lors du colloque 2022, de nouvelles lignes directrices ont été dressées.
Certaines commissions en charge de l’organisation interne de l’association ont bien sûr été reconduites et renouvelées. De plus, en cette année anniversaire, une attention toute particulière a été donnée à la communication de la 5E. L’objectif est d’avoir le plus de visibilité possible et de faire de notre association une référence incontournable dès lors qu’il est question d’écriture. Chaque groupe s’est alors sérieusement mis au travail, travail qui sera poursuivi au cours de l’année, en bénéficiant du renfort des membres de l’association qui n’avaient malheureusement pas pu assister au colloque.
Rythme et musique au service de l’écriture
Le lundi matin a été consacré au rythme et à la musique. Tatiana De Barelli, conférencière chez Educ’Art, est en effet venue partager ses recherches et ses pratiques autour de la musique. A travers toute une série d’exercices pratiques, les graphopédagogues 5E ont pu expérimenter comment utiliser la musique et le rythme au cours d’une rééducation de l’écriture. Au-delà de l’aspect ludique visant à réconcilier les élèves avec leur écriture, la musique leur fait aussi travailler l’attention et elle permet de les décontracter et de les remotiver. D’autre part, à travers un exercice de percussions corporelles, nous avons appréhendé une nouvelle forme de codage mixant le visuel, le sonore et le geste.
Travailler avec la musique ou rythmer par une pulsation les exercices de graphopédagogie nous offre ainsi un nouveau champ d’expérimentation afin que l’écriture de nos élèves puissent gagner en vitesse en fin de rééducation.
Une conférence très intéressante et des pistes de travail prometteuses ont ainsi permis de clore joyeusement et en musique ce colloque 2023.
Nourris par ces moments d’échanges et de bonne humeur, les graphopédagogues 5E sont alors retournés dans leur région, à leur travail, bien décidés à se retrouver l’an prochain pour le colloque 2024 !
L’association 5E a été créée en novembre 2013. Depuis 10 ans, elle œuvre au service de l’écriture manuscrite.
Formations pour les enseignants, articles, livres de pédagogie… tout est fait pour que l’écriture cursive revienne au cœur de l’école. Il s’agit bien d’inverser la tendance qui depuis quelques années la relègue à une place accessoire. Pour rappel, un rapport de l’éducation nationale daté de 2016 révèle que le temps d’apprentissage du geste graphique au CP est descendu à 16 minutes par semaine. Un temps largement insuffisant pour appréhender toute la complexité de cet apprentissage.
Près de 100 graphopédagogues ont également été formés par l’association 5E. La majorité est installée en libéral. Ces professionnels de l’écriture font partie du réseau des graphopédagogues 5E. Ils ont pu bénéficier d’une formation certifiée Qualiopi et certifiante car elle est inscrite au Répertoire spécifique de France Compétences. Leur rôle ? Accompagner toute personne qui souffre de difficultés avec son écriture.
Des enfants, des adolescents, des adultes trouvent ainsi des solutions à leurs problèmes, de quelques types qu’ils puissent être. Douleurs, illisibilité, lenteur, rejet de l’écriture…, chaque situation est unique.
En cette année anniversaire, l’association 5E a décidé de réaliser et de promouvoir 10 vidéos. Chacune d’entre elle aborde un sujet précis. La première présente d’abord l’association. Puis, à travers notamment un certain nombre de portraits, on peut découvrir un graphopédagogue, ainsi qu’une thématique particulière. C’est la graphopédagogie au fil des mois.
J’ai la chance d’être le 5ème portrait paru cette année. J’aborde le rejet de l’écriture et les dommages que cela peut entrainer dans la scolarité d’un élève, alors même que des solutions existent. Ces blocages doivent être d’autant plus pris au sérieux chez les adolescents. Il faut à tout prix éviter que des difficultés avec leur écriture n’entraine un rejet général de l’école. Des solutions efficaces existent.
Alors, n’oubliez pas, il n’est jamais trop tard pour rééduquer son écriture.
Cette année, le thème retenu est celui de l’Exploit.
Un objectif: faire écrire les élèves
Les règles du concours sont simples et sont les mêmes pour tous.
Tout d’abord, le concours concerne exclusivement des classes. 3 catégories sont proposées en élémentaire: CP, CE1/ CE2 et CM1/ CM2. Une 4ème catégorie est ouverte pour l’éducation spécialisée (ULIS, SEGPA, RASED…)
Chaque classe doit réaliser un cahier (format 17 x 22 cm) sur un lignage Seyès. La couverture doit être illustrée collectivement. Puis, chaque élève doit écrire en écriture cursive et décorer sa propre page. Les textes respecteront le thème de l’Exploit et l’écriture manuscrite sera soignée. La qualité des textes ainsi que l’esthétique des pages et de la couverture seront des critères déterminants pour sélectionner les gagnants.
Un travail mené sur l’année
Avant d’arriver à ce chef d’œuvre, les élèves auront travaillé en classe sur leurs compétences graphiques, rédactionnelles et bien sûr grammaticales. Le concours permet ainsi de les motiver dans ce travail au long cours.
Le thème de l’Exploit pourra être l’occasion pour chacun d’exprimer son imagination et sa propre sensibilité.
Le livret pédagogique conçu par les graphopédagogues de l’association 5E est là pour accompagner ce travail. Vous y trouverez à la fois des conseils sur la posture d’écriture, la tenue de crayon, mais aussi des types de textes ainsi qu’une bibliographie.
Retrouvez ici le mémo rappelant la posture, la position de la feuille et la tenue de crayon. Il peut être imprimé en A3 et affiché en classe.
Planifier sa participation
Vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire et ce jusqu’au 31 décembre 2023. Mais attention, le nombre de participants au concours est de 600 classes maximum. Alors ne trainez pas trop! Le concours a en effet de plus en plus de succès d’année en année!
Les cahiers peuvent être envoyés jusqu’au 19 avril 2024.
Les classes gagnantes seront annoncées le lundi 6 mai 2024. Elles auront été désignées par un jury composé de 4 collaborateurs des éditions MDI, 2 membres de la Semaine de l’écriture et 2 membres de l’association 5E.
De nombreux lots
Dans chaque catégorie, 3 classes seront récompensées.
Elles gagneront du matériel pédagogique pour la classe (dotation des éditions MDI), une journée de formation pour l’enseignant (dotation de l’association 5E), ainsi que des cartes postales (dotation de la Semaine de l’écriture) et des fournitures (dotation Stabilo et Maped) pour les élèves. De quoi récompenser les efforts qui auront été consentis tout au long de l’année!
Bonne chance à tous, et … à vos crayons, prêts, partez!
Découvrir Bordeaux en automne, c’est l’opportunité qu’ont eu les graphopédagogues 5E, du samedi 22 octobre au lundi 24 octobre 2022. En effet, c’est dans cette magnifique ville que s’est tenu le colloque annuel de l’association 5E. Après Strasbourg l’an dernier, le tour de France continue. L’occasion pour les pédagogues de l’écriture de se retrouver, pour travailler, échanger et surtout pour nouer des contacts prometteurs.
Des rencontres et des échanges
Des moments conviviaux ont évidemment ponctué ce weekend bien studieux. Le traditionnel « speed dating » permet de rencontrer les nouvelles graphopédagogues mais aussi de retrouver les collègues de l’autre bout de la France !
Les membres de la 5E ont ainsi pu admirer les monuments les plus emblématiques de Bordeaux du haut d’un bus à impériale. Ce tour s’est terminé par une délicieuse dégustation de cannelés et par un concert improvisé !
Un travail d’analyses des pratiques
Au programme de ce colloque, les graphopédagogues se sont livrées à une analyse approfondie de leurs pratiques au quotidien. Des discussions fructueuses ont permis d’aborder plusieurs thèmes, occupant ainsi une grande partie du samedi.
Le suivi des élèves de Maternelle
Une réflexion poussée a d’abord porté sur le suivi des élèves de Maternelle. Il s’agit en effet de situations un peu particulières puisque les graphopédagogues interviennent alors à la frontière entre apprentissage et réapprentissage. La question ainsi posée était essentielle. Faut-il laisser l’enfant suivre une évolution classique à l’école, au risque de voir les mauvaises habitudes s’installer ? Ou est-il possible pour les graphopédagogues d’intervenir en amont ? Et bien-sûr, de quelle façon ? Les débats, parfois vifs, ont été passionnants. Le rôle du parent présent pendant les séances de graphopédagogie est encore plus important que d’habitude. Cette spécificité 5E prend ici tout son sens. Ce point a fait consensus.
Pour les graphopédagogues 5E, c’est un élément clé dans la réussite des suivis et dans les progrès de l’écriture. En effet, l’élève, le parent et la graphopédagogue forment ainsi un partenariat tripartite. Présent et impliqué pendant la séance où il est un observateur attentif, le parent, une fois revenu chez lui, se transforme en véritable entraineur qui motive et qui corrige les éventuelles erreurs de son enfant. Pour un élève de Maternelle, une partie du rendez-vous s’adresse d’ailleurs davantage au parent qui bénéficie de précieux conseils. Il est sensibilisé aux différents points de vigilance auxquels il est essentiel d’être attentif au moment où un enfant apprend à écrire.
Les tensions, comment les limiter?
Autre sujet complexe abordé, les enfants et adolescents toujours en tension. Comment aider ces élèves extrêmement tendus ? Même si des progrès notables sont faits dans la tenue du crayon, la prise d’appuis et même dans la mobilité des doigts, certains blocages peuvent perdurer et gêner ainsi les progrès de l’écriture. Un élève particulièrement crispé n’arrivera en effet pas à acquérir une écriture parfaitement fluide. Elle restera saccadée. Et si ces tensions sont trop marquées, elles pourront être à l’origine de douleurs, et voir même à terme, dans des cas extrêmes, de l’apparition d’une crampe de l’écrivain. Il est donc essentiel de tout mettre en œuvre pour faire disparaître ces tensions, ou au moins pour les limiter. Chaque graphopédagogue a alors exposé les exercices et les techniques qu’elle utilisait afin de surmonter ces difficultés. Yoga, relaxation, travail d’intégration des réflexes archaïques, les moyens évoqués ont été nombreux. http://lartdecrire.fr/category/reflexes-archaiques/
Participer au colloque permet à chaque professionnelle de l’écriture de mutualiser son travail et de s’enrichir au contact des autres. Cette fois encore, ce fut le cas.
Toujours dans le domaine des pratiques pédagogiques, cette rencontre fut également l’occasion de faire le point sur les sujets qui avaient été travaillés lors de la dernière édition. Une réflexion avait été menée sur le guidage vocal. Il s’agit bien par-là de faciliter l’acquisition du geste de l’écriture en permettant une meilleure automatisation. Harmoniser certaines pratiques favorise la coopération entre les membres 5E, notamment dans le cadre de la formation des nouvelles graphopédagogues. Enfin, la Brain Ball a aussi fait l’objet d’un bilan. Les pédagogues 5E ont comparé la façon dont elles s’étaient s’appropriées les exercices auxquels elles avaient été formées par M. Régis Pautonnier au cours du colloque 2021. https://brainball.fr/
Les actions menées par la 5E
Le dimanche 23 octobre a plus particulièrement été consacré aux actions menées par l’association 5E. Les projets commencés l’an dernier ont abouti au cours de l’année grâce au travail et à l’investissement des graphopédagogues. Ils ont été approfondis et seront poursuivis.
L’association 5E a tout d’abord élaboré différents documents pédagogiques à destination des professeurs des écoles. Ils concernent déjà plusieurs niveaux. Ils sont en ligne pour la Maternelle, et ils ne tarderont pas à l’être pour le CP. Vous pouvez les retrouver sur le site de la 5E. https://www.association5e.fr/page/1808331-maternelle. N’hésitez pas à les télécharger et à les faire connaître autour de vous. Vous pouvez bien entendu les utiliser gratuitement dans le cadre de la classe. D’autres travaux sont à l’étude et ils viendront peu à peu enrichir ce corpus.
Accompagner les professeurs des écoles dans leur travail est effectivement un des objectifs fixés par l’association 5E. C’est une des raisons qui nous a poussés à reconduire le concours L’écriture, c’est la classe. En partenariat avec la Semaine de l’écriture et avec les éditions MDI, l’association 5E coorganise ce concours à destination des écoles. Les magnifiques cahiers créés l’an dernier à cette occasion sont les témoignages les plus évidents du succès rencontré. Ecrire à l’école est avant tout un plaisir, mais cela demande un engagement soutenu et un travail au quotidien. Ce concours est destiné à vous accompagner dans cette démarche. N’hésitez pas à inscrire votre classe : https://www.mdi-editions.com/jeu-concours-ecriture
2023, une année prometteuse
D’autres chantiers ont encore été l’objet de ce colloque… L’année 2023 marquera les 10 ans de l’association et les projets ne manquent pas pour célébrer cet anniversaire. Qu’il s’agisse d’événements festifs, de nouvelles vidéos, d’un travail expérimental autour de la pédagogie de la langue écrite…, les occasions d’entendre parler de la 5E ne manqueront pas !
Un cahier d’écriture pour son enfant? En effet quel parent n’a jamais acheté de cahier pédagogique pour permettre à son enfant de réussir à l’école et de mettre ainsi toutes les chances de son côté ? Résolution de problèmes, l’orthographe sans souci, la lecture facile, comment bien préparer sa rentrée en 6ème … A la maison, mes tiroirs en sont pleins ! Et ça continue… Je viens juste de me procurer toute une série de prépabac… Alors bien-sûr, en tant que spécialiste de l’écriture, je me suis aussi penchée sur ce sujet des cahiers d’écriture…
Essayons donc de répondre à ces 2 questions : est-il intéressant ou simplement utile d’acheter un cahier d’écriture pour son enfant, et surtout, plus important, comment bien le choisir ?
Tout
d’abord, examinons ensemble quelles raisons motivent un tel achat ?
Une écriture qui ne semble pas s’améliorer?
Pour commencer, votre enfant est en CP et vous avez hâte qu’il commence à apprendre réellement à écrire. Mais quand vous regardez son agenda, c’est encore la maîtresse qui écrit les devoirs ou qui colle la liste de ce qu’il a à faire. Jusqu’à quand vous autorisez-vous à trouver cela normal ?
Vous lisez la date sur le cahier du jour et décidément, même avec beaucoup de bonne volonté, vous ne voyez toujours pas de progrès dans ces hiéroglyphes… Et en plus, votre parfaite copine vous montre fièrement le parfait cahier de son petit chéri… Vous souriez, vous félicitez…, mais au fond de vous, ça y est, vous êtes inquiète! Exactement comme le jour où vous avez pris un rendez-vous chez l’orthophoniste parce que votre belle-mère vous avait dit qu’il fallait quand même vous décider à faire quelque chose. Votre rejeton ne sait décidemment toujours pas articuler correctement… Et est-ce qu’il a des copains, au moins…
Si vous vous reconnaissez dans ce portrait, ne vous précipitez pas pour dévaliser tout le rayon de la librairie afin d’acheter un cahier d’écriture pour votre enfant! Demandez plutôt un rendez-vous à son enseignant afin de faire un point sur les compétences scolaires qu’il a déjà acquises. En effet, tout le monde n’apprend pas au même rythme et les élèves ne maîtrisent pas les mêmes savoirs au même moment.
Un cahier d’écriture pour son enfant en vacances
Alors, en fin de compte, à quel moment acheter un cahier d’écriture peut-il se révéler être judicieux ? Je vous conseillerais d’en utiliser un pendant les vacances scolaires. Effectivement, les vacances sont une coupure importante dans le processus d’apprentissage. Et plus la maîtrise des connaissances est fragile, plus cette interruption se fera ressentir et plus le retour à l’école sera compliqué. C’est le cas pour toutes les matières, mais c’est encore plus vrai pour l’écriture. Imaginez, deux semaines, voire deux mois sans pratiquer cet exercice! Reprendre ensuite un crayon sera une épreuve qui lui semblera presque insurmontable.
Mais pourquoi ne pas se contenter des cahiers de vacances, souvent très ludiques ? Ne sont-ils pas faits pour cela ? Ils peuvent effectivement intéresser et stimuler votre enfant. Mais mon expérience m’a appris qu’il y a rarement de la place pour écrire ou que cet espace n’est décidément pas adapté pour travailler l’écriture. Privilégiez donc désormais plutôt un cahier d’écriture.
Un cahier d’écriture pour son enfant tous les jours
Ensuite, si les devoirs du soir ne sont pas un moment de tension et si vous disposez d’un peu de temps, vous pouvez aussi soutenir l’apprentissage de l’écriture de votre enfant au travers d’un cahier d’écriture. Cela ne doit pas forcément devenir une activité quotidienne ; vous pourrez aussi l’utiliser plus ponctuellement, le mercredi ou pendant le weekend. Il remplacera le cahier du soir que certains d’entre vous ont sûrement déjà acheté. Mais faites en sorte que cela reste un moment d’échange et de complicité que vous partagez avec votre enfant, au même titre que la lecture d’une histoire. Si ce travail doit être source de conflit, abandonnez tout de suite cette idée. L’apprentissage ne se fera que si votre fils ou votre fille a envie d’apprendre avec vous. Sinon, vous risquez purement et simplement de le ou de la braquer définitivement contre l’écriture. Ce n’est pas l’objectif !
Enfin, si
votre enfant a de réelles difficultés et qu’il n’arrive pas à écrire, ou si son
écriture est illisible, ou bien s’il a mal en écrivant, l’utilisation d’un tel
cahier ne sera le plus souvent pas une solution efficace et durable. Je vous
conseille cette fois encore de vous tourner vers son enseignant. Il saura vous répondre
et il pourra éventuellement vous adresser à d’autres professionnels, les
graphopédagogues. Formés par l’association 5E, ils ont toutes les compétences requises
pour vous accompagner et aider votre enfant à surmonter ses difficultés.
Quel cahier d’écriture choisir pour son enfant?
Au regard de
ce que vous avez lu, vous vous êtes finalement décidés. Vous allez acheter un
cahier d’écriture. Vous en êtes persuadés, cet outil est fait pour vous. Mais
lequel choisir ? Vous déambulez devant les rayons ou vous faites défiler
les pages sur votre ordinateur, et … ils semblent tous aussi bien les uns que
les autres. Quels critères faut-il donc prendre en compte ? Premier
conseil, ne pas se fier à la couverture. Tous les éditeurs ont un très bon
service marketing et leurs illustrateurs connaissent également parfaitement leur
métier. L’emballage ne garantit en effet jamais la qualité du contenu. Je
reçois régulièrement des parents qui me montrent fièrement le cahier d’écriture
qu’ils ont acheté à leur cher petit ainsi que les efforts que celui-ci a
déployés… pour suivre un modèle qui ne convient absolument pas. Devant un tel
enthousiasme, qu’il est difficile de leur faire prendre conscience de cette
erreur sans les décourager !
En somme, je n’ai pas ici la prétention de lister toutes les conditions qu’il faudrait réunir dans un bon cahier d’écriture. Je me limiterais à souligner quelques points clés faciles à repérer par les parents. Il s’agit effectivement bien d’aider les profanes en matière d’enseignement de l’écriture
Quel modèle d’écriture privilégier?
Tout
d’abord, en termes de modèle d’écriture, voici ce qu’il faut absolument
éviter.
Ainsi, beaucoup d’erreurs sont présentes dans ces quelques phrases !
Le a avec un trait d’attaque en début
de mot
Le e apraxique, compliqué à enchaîner
et qui ralentit beaucoup l’écriture
Le o avec un œilleton bien marqué
Effectivement, ces éléments compliquent la tâche des élèves et ne leur permettent pas d’accélérer. Ils n’ont d’ailleurs aucune raison d’être. On ne les retrouve en effet plus dans les préconisations de l’éducation nationale.
Ainsi, nous pouvons faire la même remarque dans ce deuxième exemple qui explique que le d se fait en 3 mouvements distincts. A l’image des autres lettres rondes, le d se trace au contraire en 1 fois. Il faut juste lever le crayon par rapport à la lettre précédente et venir se placer judicieusement au bon endroit sur le point d’attaque.
En résumé, vérifiez bien que les e sont faits en un seul geste comme une boucle. Aucun œilleton ne doit être ajouté (sur les o, les r, les b, les v ou w). De plus, il ne doit pas y avoir de trait d’attaque avant les lettres rondes (c, o, a, d, q et g).
Dans quel ordre apprendre les lettres?
Ensuite,
vous pouvez aussi repérer dans quel ordre l’apprentissage des lettres est
prévu.
Si le cahier
commence par le a, même si cela peut vous sembler logique, c’est plutôt mauvais
signe. En effet, la progression dans l’apprentissage de l’écriture est
différente de celle de la lecture. Elle doit effectivement obéir à la logique
du geste. Ainsi, la boucle est un des gestes de base de l’écriture cursive.
C’est donc logiquement par elle que le cahier doit commencer. Afin de
permettre d’écrire les e et les l. Puis les i et les u, à partir des pointes.
Voici également un autre exemple facile à retenir, l’apprentissage des lettres rondes doit commencer par le c. Le travail ainsi mené permettra de mettre en place le sens de rotation du a et de toutes les autres lettres rondes qui se forment sur le même modèle.
Les activités préparatoires à l’écriture
Enfin, les cahiers insistent de plus en plus sur les activités préparatoires à l’écriture. Ils proposent un travail sur la mobilité des doigts et sur la posture à adopter. La tenue de crayon est essentielle et on peut l’acquérir à travers les divers entrainements présentés. Il ne s’agit pas là d’une introduction anecdotique visant simplement à remplir quelques pages. En effet, ces conseils et ces exercices sont réellement fondamentaux et ils doivent constituer une partie indépendante, indispensable à un bon cahier d’écriture.
Si vous avez besoin d’en savoir plus sur la façon de s’installer pour écrire, si vous avez des doutes sur la posture, la tenue de crayon, n’hésitez pas à retrouver mes conseils.
En
conclusion, le plus sûr moyen de ne pas se tromper dans l’achat d’un cahier
d’écriture, c’est sans doute de se fier au label décerné par l’association 5E.
En effet, spécialisée dans l’enseignement et la défense de l’écriture manuscrite, elle regroupe des enseignants, des graphopédagogues et des formateurs qui ont à cœur de présenter les outils pédagogiques les plus à mêmes de faciliter l’apprentissage de l’écriture. En voici des exemples. Un tout nouveau très intéressant chez Bordas, sous la direction de Laura Lefebvre et un désormais classique, mais toujours un grand succès avec Laurence Pierson chez mdi.
Finalement, pour vos achats, cherchez bien le logo de l’association, vous ne vous y tromperez pas !
L’association 5E regroupe des graphopédagogues certifiés qui se retrouvent chaque année lors d’un colloque. Cette année, il s’est tenu à Paris du samedi 23 au lundi 24 octobre 2021. Après s’être retrouvées à Strasbourg au mois de mai dernier en lieu et place du colloque 2020, c’est désormais cet automne que les graphopédagogues 5E ont décidé de se réunir. Au programme, activités pratiques, conférences, échanges, travail… mais aussi moments de convivialité.
Le colloque
a débuté samedi matin par le désormais traditionnel speed dating à la manière 5E.
C’est l’occasion de se présenter, de rencontrer les nouvelles adhérentes et de
raconter son travail au quotidien, les installations, les projets…
Théa Bugnet: gestes, rythmes et sons
L’association 5E et ses graphopédagogues ont à cœur d’enrichir leurs connaissances lors des colloques. Puis, Laëtitia Hérissé, https://cabinetboligrafo.com/graphopédagogue installée au Pays basque, a présenté le travail passionnant et malheureusement peu connu de Théa Bugnet. Cette intervention a permis de découvrir la méthode « Le Bon Départ ».
L’acquisition du geste, puis de l’écriture se font ainsi au travers du rythme et de la musique. Ces pratiques ont eu un écho important chez les graphopédagogues 5E. Un groupe de travail a d’ailleurs par la suite été consacré à l’élaboration de nouveaux outils utilisables au cours d’une rééducation de l’écriture.
Zaubette au colloque de l’association 5E
Les rencontres qui ont lieu lors des colloques sont souvent l’occasion d’initier de nouveaux projets. En mai dernier, c’est le partenariat avec la Semaine de l’écriture qui avait ainsi pu être finalisé. Il a depuis abouti au concours « L’écriture, c’est la classe » lancé ce mois-ci. Ce dimanche, c’est la célèbre blogueuse Zaubette qui est venue échanger avec les membres de l’association 5E. http://www.zaubette.fr/Nul doute qu’une belle collaboration et des projets passionnants naitront de cette rencontre.
La brain ball au service de la graphopédagogie
Ensuite, les graphopédagogues 5E ont également pu bénéficier d’ateliers et d’exercices pratiques. Tout d’abord yoga, avec Laure Dufresne. Puis, Brain Ball, une activité particulièrement intéressante pour travailler l’attention, la planification, l’inhibition, mais aussi pour faciliter la latéralisation. Chacune a pu repartir avec de nouvelles cordes à son arc, toujours au service des élèves.
Enfin, et c’est tout aussi important, des moments conviviaux sont également venus ponctuer ce colloque. Un escape game a notamment eu lieu dans le Quartier Latin. Une sympathique occasion de « s’affronter », mais surtout de s’amuser, de collaborer et de découvrir les merveilles de Paris. Ces instants précieux permettent en effet de renforcer les liens qui unissent les membres de la 5E et ils contribuent à faire des colloques des temps forts pour l’association. http://lartdecrire.fr/le-reseau-5e/
Un graphopédagogue, qu’est-ce que c’est ? Graphopédagogue, graphothérapeute, quelles sont les différences ? Quelle différence existe-t-il entre ce que vous faites et ce qui est fait au cours d’une graphothérapie ? Voici des questions qui reviennent souvent au cabinet ou à l’occasion de la prise de rendez-vous.
Pas évident effectivement de s’y retrouver quand on est un parent un peu désarmé, à la recherche d’une solution aux soucis d’écriture de ses enfants. D’autant plus, quand à l’école, on vous parle de professions dont vous n’aviez jamais entendu parler, avant bien-sûr d’être vous-mêmes confrontés à ces questions. Alors, avant de vous décider, graphopédagogue, graphothérapeute, des différences?
Qu’est-ce qu’un graphothérapeute?
Tout d’abord, pour comprendre les différences entre graphopédagogues et graphothérapeutes, examinons leur formation? La plupart des graphothérapeutes sont graphologues de formation, c’est-à-dire qu’ils sont susceptibles d’analyser une écriture pour décrypter certains traits de la personnalité de celui qui écrit. Mais cette profession n’est pas réglementée et il existe donc des écoles et des approches très différentes. A l’origine, le graphothérapeute accordait beaucoup d’importance à la psychologie et à la personnalité de la personne. Il propose parfois une thérapie, ce qui le positionne alors dans le domaine paramédical.
Puis, face aux difficultés croissantes rencontrées dans l’apprentissage de l’écriture et devant les besoins qui en découlent, les graphothérapeutes se sont peu à peu tournés vers la rééducation de l’écriture. Ils proposent ainsi un bilan graphomoteur comme préalable à toute prise en charge. La rééducation commence ensuite au deuxième rendez-vous. Les élèves sont alors suivis chaque semaine et l’essentiel du travail se fait au cabinet. Donc, pour résumer, graphopédagogue, graphothérapeute, des différences?
Qu’est-ce qu’un graphopédagogue?
Le graphopédagogue ou rééducateur en écriture a une
approche plus tournée vers l’enseignement. Il travaille spécifiquement le geste
d’écriture. Il s’adresse aussi bien aux élèves ayant uniquement des troubles de
l’écriture comme à ceux qui présentent des troubles parfois liés au champ du
handicap (dyspraxique, TDAH, TSA…), et ce, quel que soit leur âge. Mais le
rééducateur n’est pas un thérapeute : il ne fait pas de bilan graphomoteur
et il ne fait pas d’analyse graphologique en lien avec la psychologie du
patient. Il n’a d’ailleurs pas de patient, mais des élèves. La graphopédagogie est
de plus en plus connue en France. Elle est déjà pratiquée depuis longtemps au
Canada, pays où les recherches en pédagogie ont toujours été mises à l’honneur.
Les graphopédagogues 5E, quelle différence?
En France, la graphopédagogie acquiert peu à peu ses lettres de noblesse grâce à l’Association 5E – Enseignement de l’Écriture pour Élèves, Étudiants et Enseignants. Fondée en 2013, notre association a pour objet de diffuser le plus largement possible les connaissances sur l’écriture manuscrite, son enseignement initial et sa rééducation. Les graphopédagogues 5E s’intéressent à l’écriture dans son ensemble, sans jamais séparer la composante motrice (le geste) de la composante symbolique (le son) et de la composante sémantique (le sens).
Au cours de la première séance, les
graphopédagogues 5E observent l’écriture de l’élève, sa tenue de crayon, le
mouvement des doigts, le déplacement du poignet et ils commencent immédiatement
la rééducation à partir de petits exercices ludiques. Ils devront ensuite être
refaits à la maison. C’est cet entrainement régulier, quasi quotidien, qui
permet l’automatisation du geste de l’écriture.
La méthode mise au point par les graphopédagogues de l’Association 5E s’est nourrie de plusieurs apports. Des apports théoriques d’abord, comme ceux de Julian de Ajuriaguerra, neuropsychiatre spécialiste de la psychiatrie de l’enfant, qui est à l’origine d’une échelle devenue l’outil de référence pour évaluer la dysgraphie. Mais également lestravaux de Danièle Dumont, docteur en sciences du langage qui a conçu une modélisation de l’apprentissage de l’écriture, explicitée dans « Le geste d’écriture » publié aux éditions Hatier. Les tests de Marguerite Auzias nous permettent aussi de déterminer la latéralité graphique. Quant à l’influence des réflexes primordiaux ou archaïques dans le processus d’apprentissage, notamment de l’écriture, elle a été mis en évidence par les travaux et les recherches de Paul Landon et de Bénédicte Cazals.
Pour plus de renseignements sur les réflexes archaïques, n’hésitez pas à suivre ces liens:
Enfin, l’expérience et les échanges entre les membres de l’Association 5E permettent de continuer à enrichir nos pratiques au quotidien, toujours au service de la réussite de nos élèves.
Dernier jour de vacances… L’heure de faire un bilan de ce qu’on
a fait. Et par là, je ne parle pas bien-sûr de ce qu’on aurait voulu faire, du
travail qu’on voulait avancer, rattraper, anticiper… Il y a une règle que tout
parent connaît, et elle est encore plus vraie quand on est parent, enseignant
et graphopédagogue ; les vacances, ça sert à tout… sauf à se reposer !
C’est une période où la théorie de la relativité du temps prend encore plus de
sens. Au début, il semblerait presque infini; au quotidien, il file de
plus en plus vite; et à l’arrivée, il a singulièrement rétréci. Inversement proportionnel
à ce qu’on a essayé de planifier…
J’ai longtemps cru qu’une organisation sans faille était la solution. J’ai testé les listes, le bullet journal, et cette année, le mur de post-it… Nettement plus décoratif, il a surtout l’intérêt de me faire très vite réaliser que j’étais au milieu d’une mission impossible… Seule alternative peut-être pour aller au bout de ce travail de Sisyphe, confier sa progéniture à quelqu’un… Pas toujours réalisable, pas forcément toujours souhaitable non plus. Je crois que certains post-it me rappellent que les vacances sont aussi là pour passer du temps avec mes enfants…
Mais alors que faire ? Quelles activités choisir ? Quelles sorties organiser ? Cette fois encore, il va falloir jongler avec des injonctions contradictoires. Ne pas laisser les enfants abuser des écrans, bien-sûr. Et en même temps, il est, nous dit-on, nécessaire et bénéfique de les laisser s’ennuyer. Cela stimulerait leur créativité. La solution est peut-être de cacher les écrans et de les enfermer dans leur chambre… Plus facile avec un ado qu’avec un petit lutin qui se retrouve collé à moi en me disant qu’il ne sait pas quoi faire… Mais si, mais si, ta chambre est pleine de jouets et de livres… Ne pas céder, ne pas céder… Ce n’est tout simplement pas le moment d’avancer dans ma liste titanesque…
Car oui, il faut jouer avec ses enfants… Alors selon les sensibilités ou les humeurs du jour, on a le choix … Mettre une heure pour faire le gâteau qu’on pensait expédier en 15 minutes. Tu veux vraiment faire un glaçage et une décoration à la chantilly par-dessus… Choisir les jeux de société. Parmi les 3 grandes malles pleines à craquer, il y en a bien un qui conviendra à tout le monde. Pas trop long à mettre en place, compréhensible par les petits comme par les grands et si possible où personne ne finit en pleurs. Les jeux de mime sont souvent l’occasion de bonnes parties de fou rire. Et enfin, il reste l’option loisirs créatifs… Ma préférée parmi toutes… L’avantage, c’est que pour Halloween, les décorations doivent faire peur… pas être jolies… C’est un des avantages des vacances de la Toussaint…
Quant aux sorties, c’est aussi toute une aventure… Si on a la chance qu’il ne pleuve pas tous les jours, faire courir tout le monde dehors permet de calmer, un peu, les esprits. S’initier à la marche méditative en forêt, au milieu des couleurs automnales, en ramassant des châtaignes, des feuilles multicolores et des objets qui serviront à décorer la maison, ou bien des champignons… Quelle belle perspective… qui se transforme immanquablement en bouderies, disputes et autres chamailleries, chez moi aussi, je vous rassure ! Une sortie à la bibliothèque, pour se faire plaisir, mais aussi pour leur ouvrir l’esprit (et se donner bonne conscience, un peu). Et pour les plus courageux, ou les plus fous, une sortie au musée, à une exposition. Les lieux adaptés aux enfants sont de plus en plus nombreux, même s’il faut parfois faire quelques kilomètres quand on est loin des grandes villes… Et là, c’est une autre histoire…
Enfin, n’oublions pas le meilleur, si ce n’est le plus important… les devoirs… Faut-il s’en débarrasser le plus vite possible au début des vacances ou bien distiller savamment un exercice chaque jour ? Le plus probable, quels que soient vos efforts, c’est que justement ce dernier jour de vacances soit encore une fois, le jour où on essaye de boucler ces fameux devoirs… J’ai d’ailleurs un exposé sur la Terre de Feu qui m’attend… Un travail supplémentaire choisi par mon petit loulou de 8 ans… Pas facile à organiser comme sortie…
Vous trouverez ici encore d’autres idées judicieuses. Elles vont
occuper vos enfants, mais également leur permettre de s’entraîner à adopter une
bonne tenue de crayon, ce qui facilitera leur écriture.
C’est le cas du coloriage, présenté dans cet article par ma collègue graphopédagogue Nathalie Madelaine :
J’ai aussi expérimenté avec mon petit garçon de 5 ans, qui réclame lui aussi des devoirs, ce Cahier d’écriture, spécial Grande Section, Découverte, Vers l’écriture cursive, écrit par Laurence Pierson, formatrice et graphopédagogue. Très ludique, très attractif, il met en place toutes les bases nécessaires à une entrée sereine et réussie dans l’écriture. Je le recommande à tous les parents d’enfants en maternelle. Et n’hésitez pas à le montrer à leur maître ou maîtresse !
En ce beau mois de septembre, mois qui reste indiscutablement
associé dans nos esprits à La Rentrée Scolaire, je me propose de vous faire partager
mes expériences et mes conseils de Maman, Enseignante et Graphopédagogue, dans
l’ordre et dans le désordre…
Alors, oui, je sais, nous sommes le 23 septembre, donc la
Rentrée, c’est fini me direz-vous. Erreur ! Si vous êtes vous-mêmes parents,
vous le savez bien, on n’a pas encore touché terre ! La Rentrée sera
officiellement finie quand on se sera débarrassés des dernières inscriptions au
sport ou autres activités culturelles, quand on aura fini de remplir les
dizaines de chèques qui étalent les paiements sur l’année (penser absolument à
recommander un chéquier !!!), quand on aura enfin tous les certificats
médicaux (y compris pour l’inscription au trampoline qui nous est tombée dessus
grâce au super copain de P’tit Dernier et qu’on n’avait donc pas anticipée…),
et enfin quand on aura finalisé les derniers achats de crayons manquants, de
pointes dont on ne sait plus si c’est pour la danse ou l’athlétisme… Aux
vacances de la Toussaint, donc !
J’ai donc décidé de revenir sur LE sujet qui a dû occuper votre été. Où et quand acheter ces
fichues fournitures scolaires ???
Pour ma part, j’ai testé toutes les formules ces dernières
années. De l’hypermarché à la papeterie de centre-ville, du magasin spécialisé
au pack préparé sur internet, en début de vacances, sur le lieu de vacances,
très en avance ou à la dernière minute…, rassurez-vous, dans tous les cas,
c’est toujours aussi casse-pied ! Avec bien-sûr toujours la sensation que,
et bien…, cette année encore, j’aurais pu faire mieux !
Après le Auchan de Mantes d’il y a 2 ans, le Carrefour de
Flins de l’an dernier, des passages au Bureau Vallée de Mantes, j’ai décidé de
tenter le Leclerc de Vernon cette année. Avec toute la publicité faite sur
leurs prix, cela méritait une petite visite… Première impression, déception…
les prix sont les mêmes qu’ailleurs. Les produits de marque ne sont pas
concernés par ces prix bas. A l’exception de quelques lots. Etais-je
bête ! C’est pourtant logique. Mais, me direz-vous, pourquoi ne pas
prendre les premiers prix? Il ne s’agit que d’un peu de papier et de
stylos. Ça ne fait pas une grande différence ! Et pourtant si…
En tant que graphopédagogue, je sais repérer quels sont les
bons outils pour les élèves. Et surtout, je sais quels sont les mauvais !
Commençons par le cahier : sa taille, son lignage… Et
d’abord, un mot rapide sur la couverture. Au-delà des formules décorées ou non,
on a vu apparaître ces dernières années la fameuse couverture plastifiée
flexible, le polypro ! Il a l’énorme avantage d’être résistant et remplace
avantageusement le protège-cahier qui ne finissait jamais l’année sans se
décomposer petits morceaux par petits morceaux, accompagnant les premières
feuilles d’automne… Ce système permet au cahier de résister aux enfants les
plus entreprenants ! Je vous assure, j’ai déjà vu des élèves dont la
couverture cartonnée ne survivait pas (elle non plus) au mois de septembre… Son
inconvénient majeur, le prix ! Cette couverture plastifiée fait grimper
significativement le prix du cahier. Et quand on sait la quantité qu’il faut
acheter au collège… cela commence à chiffrer. Je me demande toujours (comme
tous les parents) pourquoi mes collègues
en demandent autant ! Les spécialistes du genre, les profs de maths et de
français ! Et chez nous aussi, les profs d’anglais ! 2 cahiers… Non,
je ne vais pas me lancer sur le poids du cartable…
Quoi que… Enchaînons donc sur la taille du cahier. Petit
format (17×22) pour les petits et grand format pour les grands ? Comme ça,
c’est simple ? Oui, mais qu’est-ce qu’un « petit élève » et
surtout qu’est-ce qu’un « grand format » ? Dans cette famille,
cohabitent en effet le 21×29,7 (également surnommé moyen) et le très
(trop ?) grand 24X32. Difficile d’incliner un cahier si gigantesque sur de
petits bureaux, avec un voisin collé à vous. Et difficile également pour un
petit bras de garder de bons appuis sur une telle largeur… Oui, mais bien
pratique aussi pour éviter les savants pliages inventés par nos créatifs petits
chérubins dans le but de coller les innombrables feuilles qui transformeront
son cahier en un savant mille-feuille, pas très appétissant ! D’ailleurs
demandez-vous dans quelle tribu s’est orienté votre enfant ? Chez les
plieurs sauvages ou chez les découpeurs fous… Bref, vous l’aurez compris, même
s’il a des inconvénients importants, le 24×32 conserve des adeptes.
Enfin, dernier point à considérer pour le choix du cahier mais aussi des feuilles, le lignage. Il va sans dire que le lignage le plus usuel est le traditionnel seyes (communément appelé grands carreaux dans les listes de fournitures). Je déconseille en effet fortement d’écrire sur des petits carreaux, c’est totalement illisible. L’élève n’a pas de repère ; il écrit sur chaque ligne ; il n’y a pas de marge… Ce n’est guère qu’en mathématiques qu’on peut y trouver un sens. J’insiste donc plutôt sur l’utilisation d’un seyes bicolore, c’est-à-dire avec des interlignes plus clairs.
C’est très pratique
pour les élèves et cela peut les aider à avoir une écriture plus lisible. Donc
à choisir pour le cahier, mais également pour toutes les feuilles doubles ou
simples qu’il aura à utiliser lors de ses devoirs maison mais également au
cours des évaluations… Autant mettre toutes les chances de son côté car ce
n’est pas sous la pression et l’urgence qu’il écrira le mieux… Alors, faîtes
comme moi, n’hésitez pas à ouvrir le plastique qui recouvre les feuilles pour
vérifier le lignage, car parfois, les fabricants ont glissé la copie d’une
feuille au lignage bicolore alors qu’elles ne le sont pas… La marque Oxford est
relativement facile à trouver et j’ai eu la bonne surprise d’en repérer
également chez Cultura. C’est là où j’ai bouclé mes derniers achats cette année,
alors que j’y étais allée à Evreux avec ma fille pour faire le plein de perles
et d’autres loisirs créatifs. Quand elle y pénètre, je la vois entrer au
paradis… Mais ça, c’est une autre histoire…
Je parle, je parle et je n’ai toujours pas abordé le sujet
épineux des crayons et stylos… Alors quelques conseils rapides :
Evitez
à tout prix le stylo à quatre couleurs ! Il n’est pas fait pour écrire car
il est beaucoup trop épais. Et pourtant il continue à faire fureur avec toutes
les couleurs pastel ou fluo qui sont apparues. La semaine dernière en classe,
j’avais presque un spectacle de marionnettes avec papa stylo, maman stylo et
bébé stylo… J’ai menacé d’un rapt familial…
Evitez
les stylos à bille qui ont besoin d’une forte pression et de se placer à la
verticale pour bien écrire.
Evitez
de toute façon tout stylo trop épais et privilégiez ceux dont la forme facilite
la tenue de crayon tridigitale, à savoir les formes triangulaires (comme les Papermate Inkjoy (pointe Médium) et
les Schneider
Slider Edge XB.) ou ceux qui guident le
positionnement des doigts (Stabilo Fun
et Stabilo easy original graffiti).
Enfin
testez-les ! Au cabinet, je dispose de nombreux modèles que chaque élève utilise
pendant les séances où nous travaillons et améliorons son écriture. Ils
finissent toujours par trouver le modèle qui leur convient. Alors dirigez-vous
dans une papeterie où vous pourrez tester les stylos qui ne sont pas enrobés
dans un énorme emballage. En plus, c’est plus écologique !
Sur ce sujet, je vous renvoie vers un article très complet concernant les différents modèles existants. Il a été écrit par ma collègue graphopédagogue du réseau 5E, Anne Mialle et même si elle s’adressait en priorité aux enseignants, vous y trouverez des conseils précieux.
Je vous retrouve quant à moi très vite pour partager avec vous d’autres moments forts de la Rentrée, tels que le difficile choix des activités extra-scolaires ou comment commencer une nouvelle carrière de taxi à partir de 40 ans ; et surtout avec un guide indispensable pour survivre aux terribles réunions parents-professeurs.
Caroline Yvanoff, Maman, Enseignante et Graphopédagogue.